lundi 25 août 2014

Le four cannibale

Hier, visite au four cannibale. L'histoire du cannibalisme de Wallis et Futuna est très bien résumé dans un article du point  qui explique ce système d'antropophagie : "A Wallis et Futuna, le cannibalisme repose avant tout sur le système social qui sépare les hommes en deux catégories : ceux qui sont « habités » par les dieux, les « nobles », et ceux qui ne le sont pas. Un système toléré parce qu'il est souple : un individu peut changer de statut dans un sens comme dans l'autre. Pour nourrir ces esprits intérieurs, lors des cérémonies de récoltes ou d'intronisations des chefs, il faut manger de la chair humaine. Les victimes sont en général soit des prisonniers de guerre, soit des voisins imprudents, c'est-à-dire des « autres ». Mais on peut aussi manger ses morts ou choisir parmi les non-nobles de son village. Pour éviter les abus, les chefs interdisent momentanément la chasse à l'homme, comme ils le font pour la cueillette de fruits ou de tubercules en cas de pénurie. Les victimes potentielles ont un recours : manger avant d'être mangées !"

Pour atteindre ce site qui est en fait un Umu géant, il faut emprunter la route de Poi. Il se situe donc dans le royaume de Alo. En haut de la  montée juste avant de redescendre sur Poi, avec un point de vue magnifique sur Alofi, il faut emprunter à pied et sur la droite, un chemin de terre.



La première fois qu'avec une amie nous avons cherché le site et que nous doutions de son emplacement alors que nous étions sur la bonne route, nous avons demandé à des futuniens si le four était un peu plus loin. Ils nous ont fait comprendre que nous n'étions pas sur le bon chemin. J'en déduis qu'actuellement ils ne sont pas fiers de leurs anciennes traditions, mais le site reste sacré et personne n'osera ne prendre que serait-ce qu'une seule pierre du four.

Nous avons marché environ 1/2 heure pour enfin l'apercevoir de la route, sur la gauche. Le site est propre, bien dégagé. Il s'agit d'un très grand Umu. Un amas de pierres volcaniques assez grosses, bien délimité, bien rond. Je ne peux m'empêcher de penser à ses hommes qui ont soufferts et je repense à ce film, "les cannibales du pacifique".



Cette visite est chargée en émotion. 
Ce soir, soirée crêpes... nous sommes loin du cannibalisme, heureusement.



dimanche 24 août 2014

Louis est arrivé de Nouméa

Louis, mon fils de 17 ans est arrivé de Nouméa pour passer les 10 derniers jours de mon contrat, avec moi. Les activités sur l'île étant ballade, baignades et soirées entre amis, il va participer à tout cela.
Tout d'abord, l'attente fébrile du Twen Otter,

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 Puis l'accueil à l'aéroport  fait selon la tradition, avec un collier de fleurs de tiaré et de graines de fruits du pandanus, le falasola, préparé ( c'était une surprise ) la veille par Lucia, une aide soignante de l'hôpital.


Il n'a pas beaucoup dormi et en un mois il a beaucoup voyagé : Bordeaux-Osaka-Nouméa-Wallis-Futuna. Il est épuisé.

Une bonne nuit de sommeil, et dès le lendemain je l'entraîne pour une ballade du côté de Tuatafa, jusqu'aux pyramides. Tout d'abord cliché devant les vagues venant se fracasser sur les rochers.


Je l'invite à escalader le rocher qui domine le "bonhomme de Tuatafa".


Puis arrivée aux pyramides que nous ne pouvons voir que de loin la route étant coupée. L'accès aux pyramides est prévue pour le lendemain.


De retour à la maison de passage nous faisons un stop sur la plage en contrebas. La marée est haute et l'accès aux trous d'eau pour faire trempête est inaccessible. Peu importe, nous restons à contempler les crabes, les vagues tout en nous reposant. 


Mais avant de terminer la journée, nous nous rendons au wharf avec Fabienne une amie infirmière et Vaïana la sage-femme, afin d'assister au coucher de soleil. Malgré les nuages, l'astre nous offre un magnifique spectacle tel un gigantesque feu embrasant le ciel.





Vendredi le lever est prévu à 7h30 pour aller jusqu'aux pyramides, mais cette fois en passant par Poi et j'espère, escalader ces gros rocher, car pour l'instant c'est une des promenades que je n'ai pas encore eu l'occasion de faire.
Nous voici parti avec Catherine et René, un couple de voileux rencontrés la veille sur Tuatafa. Ils sont arrivé la veille et ont amarré leur bateau à Alofi, le seul spot le mieux protégé de l'île.
Tout d'abord, arrêt à l'église de Poi. Louis qui est un peu acrophobe, n'accepte de monter que jusqu'au premier étage.


Avec mes accompagnateurs, nous montons jusqu'à la statue de St Pierre Chanel située au 4ème étage.



La vue  sur le pyramides est toujours aussi magnifique.


Le soleil est au rendez vous sur Poi, mais cela ne va pas durer. Nous apercevons au loin des énormes nuages noir qui déversent la pluie sur l'autre côté de l'île, et qui s'approche rapidement de nous. La marche sur les pyramides débute.



Nous marchons environ 3/4 d'heure, tranquillement pour atteindre les restes de la route qui reliait auparavant Poi à Tuatafa et qui a été détruite en 2010 par le cyclone Toma. En m'approchant de ces deux énormes blocs de pierre volcanique je trouve une étrange ressemblance avec la poule de Hienghène de Nouvelle Calédonie.


La mer est un peu déchainée et d'énormes vagues viennent se fracasser sur les rochers. Des embruns nous aspergent de gouttelettes d'eau salées.


Je comprends maintenant pourquoi la route a été complètement détruite lors du cyclone. Pour arriver sur les rochers, il faut marcher sur des restes de béton mélangés à quelques blocs de pierres, traverser un reste de mur de protection. Des câbles électriques traînent encore sur les rochers.



Arrivée au bout de la route coupée, je peux apercevoir le lieu ou je me trouvais hier avec Louis, mais du côté de Tuatafa.


Nous rentrons sur Kalevelevé après un arrêt à la plage de Vele. Petite traversée rapide de la piste d'atterrissage juste après que l'avion se soit posé. 


Le deuxième jour de présence de Louis sur le sol Futunien s'achève. Il semble apprécier les retrouvailles.












samedi 16 août 2014

Dimanche 18 Août, le Umu du dimanche

Depuis ma terrasse j'ai pu voir la fumée qui se dégageait de l'habitation de Pélénatita. Son mari prépare le Umu.  Je l'ai expliqué dans un autre article, le umu est le plat traditionnel du dimanche ou des cérémonies, qui donne son nom au four comme le bougna en Nouvelle Calédonie et le ma'a à Tahiti. Aujourd'hui je peux assister à toute la préparation.    
Tout se passe sous un abri fait de bois et de tôles.



 A l'arrière une réserve de bourre de coco ou de noix de coque de noix de coco qui servent pour alimenter le feux.


Sous l'abri du umu, on creuse un trou dans lequel on dépose des pierres de lave rondes. La terre est conservée sur le côté.



On fait tout d'abord chauffer des pierres (teu maka) grâce à du petit bois et à des cocos secs
le tout délimité par des troncs de bananier pour éviter que les cendres ne s'éparpillent.          







A côté du four, un porcelet d'une quinzaine de kilos, déposé sur une feuille de bananier est déja vidé. Ses viscères sont cuits dans le feu et et certaines seront donnés aux chiens qui attendent sagement leur pitance. Les autres seront dégustées pendant la cuisson du umu comme un apéritif.
Pendant que le feu prend et en attendant que les pierres chauffent, le mari de Pélénatita cuisine le loifusi. Une sorte de poé tahitien. Dans une grande casserole, il prépare du lait de coco avec le coco qu'il vient juste de râper, le mélange avec de la farine de manioc et tout en remuant, y introduit des pierres chaudes qu'il retire du umu afin de permettre à la préparation de s'épaissir. La texture très compacte, élastique et collante ainsi obtenue est divisée en une sorte de balottin, enrubannée dans une feuille de bananier et réservée pour l'entrée. Il peut se préparé à base de banane, de fruit à pain, toujours avec de la farine de manioc.




Une fois que le bois et les cocos se sont consumés, les pierres du centre très chaudes son alors déplacées sur le côté et on y dépose à la place le cochon (puaka) préalablement fourré aux pierres chaudes afin qu'il cuise de l'intérieur, et enveloppé dans des feuilles de bananier. Tout autour et directement sur les pierre on y pose les fruits à pain (mei), les ignames (ufi) et les taros (talos), les bananes (pukaka), éventuellement le poisson.



On recouvre le tout de feuilles de bananiers ou de palmier, puis de la terre déposée sur les côtés. Le umu cuit  sous ce monticule de terre durant trois heures à l'étouffée.  
Lorsque le tout est cuit, on retire la terre et les feuilles. Les tubercules cuites ainsi que le cochon sont déposés dans un panier en feuilles de cocotier tressées et présentés à table.



Bon appétit , kaï malié
                       

jeudi 14 août 2014

Mardi 12 août, Journée à Alofi

J'ai pu voir Alofi assez souvent depuis mon arrivée. Tout le monde m'en parle comme la perle du Pacifique. Je l'ai vu depuis l'avion qui m'emmenait sur Futuna, depuis le sommet du Mt Puke, depuis le bord de mer de Futuna, mais aujourd'hui je vais fouler son sol.
Alofi  fait partie de Wallis et Futuna. Elle appartient au royaume de Alo. C'est un ilôt de 17,78 km² d'origine volcanique. Le point le plus élevé culmine à 417 m; le Mont Kolofau. Elle est entourée d'un récif corallien. Au vu du relief de Futuna, il est difficile de cultiver. Ainsi les futuniens de Alo vont à Alofi pour cultiver sur une terre fertile, les champs de tarot, manioc situés au centre de l'île.
Départ donné à 8h30 depuis le slip de mise à l'eau de Vele. La passe est étroite.


 et des vagues viennent se fracasser sur le bord. Pour se rendre sur l'ile, il faut demander aux pêcheurs, car il n'existe pas de navette touristique. Celui que nous avons contacté revient justement d'Alofi ou il vient de déposer des habitants d'Alo pour qu'ils puissent cultiver leurs champs.


Nous sommes 17 personnes, 8 adultes et 9 enfants. La traversée pour tout ce petit monde est de 6000Fs l'aller-retour. Même tarif pour chaque traversée, quel que soit le nombre de personnes.
Nous voici donc tous embarqués, un peu serrés avec toutes nos affaires, mais la traversée qui dure environ 20 mn car nous sommes chargés, se passe sans encombre. Et nous débarquons tous sur la plage....


Soleil magnifique, plage magnifique, une belle journée se prépare.

Je comprends le terme "perle du Pacifique". Une plage de rêve. Sable blanc, plage ombragée par des arbres dont les branches formes une ombrelle immense. Tout au long de la plage on trouve les falés des pêcheurs et des cultivateurs. Il est possible si on leur demande, d'y installer une tente afin de se protéger la nuit des crabes ou d'une éventuelle pluie.

 

Evidemment on ne peut pas manquer la croix accessible à marée basse mais qui reste les pieds dans l'eau à marée haute, ainsi que la chapelle située face à la mer.




Pratiquement à la pointe de l'ile se situe une zone appelée l'aquarium car parsemée de patates de corail autour desquelles tournoient une multitude de poissons.
Avant d'y arrivée nous parcourons une immense plage.



Arrivée face à l'aquarium, je chausse mes palmes, mon masque et mon tuba et je parcours pendant 3/4 d'heure cette zone incroyable. Je rencontre de magnifique coraux, des poissons multicolores, une sole, une murène. Camille croise une petite tortue. J'aperçois une raie grise tachetée de points bleus.N'ayant pas d'appareil étanche, j'attends la marée basse pour tout immortaliser.







Nous rejoignons les autres car la marée est bien descendue. Les bateaux sont posés sur le sable.




La faim se fait sentir. Il est 14h30 et une bière bien fraîche nous attend. Petit pique nique entre amis.


Xavier en a profité pour plonger à la recherche de poissons. Il ramène deux carangues, un perroquet et un bossu.



Je pars me balader sur la plage et le platier. Je ramène un 7 doigts que la marée basse à laissé juste dans suffisamment d'eau pour attendre la marée montante. 


Je rencontre des bernard-l'hermitte et des crabes qui courent sur le sable.



Je croise des cultivateurs qui reviennent des champs, chargés de paniers de feuilles de cocotiers tressés remplis de tubercules. Ils attendent sur la plage un bateau pour les ramener sur Futuna.




Je rencontre le seul et unique habitant de l'île, le gardien entouré de ses 4 chiens. 


Sa maison située au bord de mer, bien abritée sous les arbres, appelle au repos, à la zénitude.


La journée se passe, entrecoupée de balade sur la plage, de baignade, de plongée PMT. La marée remonte. Le ciel est resté couvert sur Futuna durant toute la journée.


Il est 16h et le pêcheur doit nous ramener sur Futuna. J'immortalise ma présence sur le sable de l'îlot.


Le retour qui se passe dans une eau translucide semble plus difficile que l'allée car la mer est agitée.



 Les vagues sont hautes et le pêcheurs surfe avec elles pour nous ramener au point de départ.

Belle journée. Fatiguée mais heureuse. Je reviendrai avec Louis pour visiter la grotte, le jaccuzi et me balader dans le centre, mais surtout prendre des photos des fonds marins.